REVUE DE PRESSE - Les journaux américains n’ont pas hésité à critiquer la performance américaine de dimanche soir, un «divertissem*nt de fête de plage».
«Aucune autre ville au monde ne peut faire ce que Paris a fait». Non, ce n’est pasAnne Hidalgoqui a prononcé cette affirmation, mais le Los Angeles Times. À l’instar du quotidien californien, la presse américaine a applaudi l’organisation des Jeux français... mais a surtout émis des inquiétudes à propos desJO de 2028qui se tiendront à Los Angeles. Les doutes ont émergé à la fin de la cérémonie de clôture dimanche soir quand le comité d’organisation olympique américain a dévoilé un aperçu des futurs Jeux à travers une vidéo d’un concert préenregistré.
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Si la descente en rappel de Tom Cruise depuis le toit du Stade de France a séduit le monde entier, le reste des performances américaines ont été critiquées. Après s’être emparé du drapeau olympique à Paris, l’acteur de Mission Impossible l’a emmené jusqu’à Los Angeles, mis en scène dans un court-métrage. À la fin de la vidéo, son périple digne de celui d’un agent secret s’est achevé sur une plage de Long Beach où se sont produits les Red Hot Chili Peppers, Snoop Dog, Dr Dre et Billie Eilish. Un spectacle diffusé sur les écrans géants du Stade de France qui n’a pas convaincu la presse américaine.
«Los Angeles peut-elle surpasser cela?»
«C'est déprimant de regarder un film avec 70.000 personnes dans un stade, même si c'est Billie Eilish», a commenté Catherine Porter sur un direct publié sur le site duNew York Times , depuis le Stade de France. Sa consœur Jenny Vrentas a, elle, jugé que ce court-métrage «étrange», «filmé à des milliers de kilomètres de là a vraiment gâché l'ambiance». De son côté, Jon Pareles, également journaliste au New York Times, a critiqué un concert qui a «réduit [les artistes présents] à des divertissem*nts de fête de plage». «À quoi pensait LA 2028?», s’est-il énervé, après avoir qualifié Dr Dre d’«invité le moins inattendu» aux côtés de Snoop Dog. Les deux rappeurs avaient, en effet, déjà performé ensemble sur la scène du Super Bowl en 2022.
Après toutes les images de la France - la Tour Eiffel, Versailles - déplacer les débats dans une cabane sur la plage peinte avec “LA28” semble être une sérieuse déception
Sarah Lyall, journaliste au New York Times
Ce court avant-goût de 2028 a largement été comparé au spectacle proposé par Paris depuis plus de deux semaines. «Aucune autre ville au monde ne peut faire ce que Paris a fait au cours des trois dernières semaines. Les Jeux olympiques de 2024, avec leurs attributs classiques et leur beauté visuelle infinie, ont posé une question importante: comment Los Angeles peut-elle surpasser cela?», se préoccupe le Los Angeles Times.
Le New York Times en rajoute une couche: «Après toutes les images de la France - la Tour Eiffel, Versailles - déplacer les débats dans une cabane sur la plage peinte avec “LA28” est une sérieuse déception», a dénigré la journaliste Sarah Lyall.
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Un spectacle français «réfléchi»
En fond, les Américains saluent des cérémonies d’ouverture et de clôture recherchées et travaillées, mises en scène parThomas Jolly. «La partie du programme consacrée à Los Angeles est un changement radical par rapport à la chorégraphie française, qui, bien que parfois psychédélique, était également élevée et réfléchie. Je ne suis pas sûre que ces clichés soient ce que les États-Unis ou Los Angeles ont de mieux à offrir. Ils peuvent encore sauver la mise en parachutant Beyoncé», ironise Jenny Vrentas du New York Times.
La rupture entre les univers distincts de Paris et Los Angeles a peu été appréciée par le Los Angeles Times. Notamment en raison du contraste avec le tableau du Golden Voyageur, incarné par Arthur Cadre, un Français issu du milieu du breakdance. Entouré de danseurs, le jeune homme a enchaîné les figures acrobatiques dans un décor de clair-obscur envahi par de la fumée. Pour le quotidien californien la transition brutale revenait à «quitter un cinéma sombre après un mystérieux film étranger et marcher vers la lumière vive d'un centre commercial américain bruyant». Reste à voir si les JO de Los Angeles ressembleront vraiment aux shows du Super Bowl, comme le prédit la presse américaine.